Il y a parfois des décisions qui sont prises sans aucune concertation et qui dépassent l’entendement. Bien souvent évalué par une ou deux personnes et imposé à tous, ces choix, par faute de concertation, sont mal appropriés et deviennent dispendieux. De ce fait, la population subit et supporte ces changements qui n’avantagent personne, bien au contraire. C’est ainsi que pour remplacer l’eau potable du lac de l’Airette qui par négligence s’était rempli de feuilles et demandait un traitement plus lourd, d'autant que les visites de sécurité et l'entretien des vannes du barrage avaient été négligés depuis déjà longtemps. Bien sûr il y avait des solutions : augmenter la capacité par des captages secondaires amenés des ruisseaux du Vialais ou du Sécadou, faire un nettoyage complet des limons du fond du barrage. Toutes ces solutions étaient avancées, mais, les décideurs responsables, ont trouvé cela trop cher, trop aléatoire, et puis ce barrage, ce coin de verdure au milieu de ce paysage était trop beau, il fallait impérativement l’abimer. Surtout qu’une association voulait conserver ce barrage et avait pour projet d’en faire une base nautique ou autre. Alors là non ! Il ne devait et ne pouvait plus faire de l’ombre au pont du type Eiffel, il devenait urgent de le démolir au plus vite ! Ce qui fût chose faite au mois d’aout et pour justifier cet acte fort onéreux, plus de 900 000 €,on a fait déplacer le sous-préfet, la complicité du parc régional et d'une obscure société de défense de la nature, et toutes les mauvaises raisons de sécurité ont été avancées jusqu'à l’inondation d’un rond point 45 km plus bas.
Le barrage est maintenant sous terre, mais le calcaire de Cauduro lui est bien là et va même être imposé à ceux qui ne font pas parti du syndicat. Pour mettre en place l’eau calcaire de ce forage, un bois de chêne vert a été sacrifié et une tranchée balafrant disgracieusement une moitié de montagne a été ouverte en face d’un des villages le plus pittoresques de la vallée du l’Orb, Vieussan et, pour couronné le tout un blockhaus de pur béton armé a été rajouté au sommet. Ainsi, ce village a lui aussi sa verrue et tous les habitants peuvent, accompagner du hululement de la chouette, contempler les soirs de pleine lune ce bunker qui surplombe le cimetière. Il y aurait de quoi réveiller les ancêtres pour qu’ils voient ce que nos contemporains ont fait de ce qu’ils avaient construit pour aider et soutenir la population et non comme aujourd’hui, la contraindre sous un tas de calcaire et de ciments. S’il y en a qui défende la continuité écologique en soutenant que le mortier n’a rien à faire dans la nature, et on approuvé la déconstruction du barrage parce qu’en béton amianté, bien que l’avoir enterré dans le sol n’est pas mieux, car une surface beaucoup plus étendue est maintenant contaminée, que pense-t-il de la construction du château d’eau de Cauduro et de son bâtiment technique qui là-haut sur sa montagne défigure de toute sa laideur la vallée de l’Orb ? Ah, mais là c’est autre chose, c’est normal, c’est toléré et puis c’est tellement laid qu’on ose plus le regarder et on fini tristement par l’oublier et bien debout le temps est venu de ce réveiller !
BERGA-SUD, Bureau d'Etudes et de Recherches Géologiques Appliquées.
Bergasud, Bureau d'études et de Recherches Géologiques Appliquées.